samedi 14 avril 2007

il et son tableau

Elle sonne. Le rideau bouge, la porte s’ouvre.
Il nous sourit, on est là.

Il sort une toile, elle lui revient…
On va la mettre au-dessus du fauteuil à la place du cadre de fenêtre miroir.

Il tient à droite, moi à gauche, Claire nous soutient moralement.
Debout sur une chaise, mais orteils sont crispés dans mes chaussettes. Si je me casse la gueule, je massacre tout…

On se recule.
Claire dit : “C’est bon !“
Il ne bouge pas ; se recule plus loin (il voit la toile de là ?), se rapproche, croise les bras, se touche le menton, plisse les yeux, s’accroupit, se relève, se met sur la pointe de pieds et dit : “ Trop haut. “

Deuxième trou, orteils toujours crispés, une goutte roule sur mon front : non pas sur le tapis…

On se recule, elle sourit, il dit : “ Je crois que c’est trop bas.“
Le fauteuil cache la toile.

Troisième trou, orteils fatigués, l’aire amusé et la goutte au nez.
On regarde Claire, elle regarde ailleurs, il me regarde inquiet et se recule.
Il sourit et dit : “Une petite ligne de plus et ça fait toute la différence ! “
Effectivement, une petite ligne de peinture apparaît entre la toile et le fauteuil et ça fait toute la différence…

La soirée passe c’est agréable. Les cerises nous font tourner la tête.

Je crois que ce soir il nous a dit ce qu’il faisait dans la vie…

La porte se ferme, je suis dans un état second, comme à chaque fois, à mi-chemin entre mes rêves et Montréal.

Il fait nuit Claire marche serrée contre moi.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

trop sympa comment tu écris, on aimerait bien savoir pour le voisin....il est peintre? agent secret? écrivain ? bucheron?

:-) a dit…

il aurait pu être peintre, mais il préfère jouer…
il est peut-être agent secret… Sans Aston Martin ?
il est certainement écrivain, mais d’un autre genre…
Bûcheron… En veston, lunette noire et chapeau plumé !